Atelier de professionnalisation

Comment allier gestion de carrière, bien-être et organisation au quotidien en tant qu’artiste? Un atelier de professionnalisation sous forme de discussion ouverte, où trois professionnels·les/artistes du milieu culturel partageront leurs expériences et conseils.

édition 2025
Atelier de professionnalisation
25 Mai — 15h00
Gratuit - Place-des-Arts, Salon urbain

Description

Cet atelier explorera les expériences professionnelles et artistiques des intervenants·es, en abordant la portée humaine du métier d’artiste, la manière de construire sa direction artistique, comment intégrer sa vie personnelle à son travail lorsque l’art fait partie intégrante de la vie, et comment trouver un équilibre entre ces différents aspects. Les invités·es, issus de diverses pratiques artistiques, apporteront leurs points de vue sur ces questions :

  • Charo Foo Tai Wei – Chorégraphe et danseuse, explorant la danse classique chinoise et le butô.
  • Khosro Berahmandi – Artiste visuel et ancien directeur artistique du Festival Accès Asie.
  • Sarah-Yang Baud – Travailleuse culturelle, impliquée dans la gestion et la mise en lumière des artistes.

Une discussion en deux temps

  • Première partie : Échange entre les intervenants·es sur leurs expériences professionnelles et artistiques, la construction de leur direction artistique, ainsi que sur l’intégration de la pratique artistique dans leur vie personnelle.
  • Deuxième partie : Interaction avec le public pour répondre aux questions, partager des conseils pratiques et enrichir la conversation.
Biographies

Charo Foo Tai Wei

Formée en danse classique chinoise, Charo Foo Tai Wei a étudié la danse contemporaine à L’École de danse de Québec. De 2007 à 2013, elle joue, danse et chorégraphie dans la production Le Dragon Bleu (Ex Machina) de Robert Lepage. En 2015, elle découvre le butô avec Natsu Nakajima, Yukio Waguri, Atsushi Takenouchi et Yumiko Yoshioka. Fascinée par l’exploration des traumatismes par des mouvements organiques, sa recherche entrelace la danse classique chinoise et le butô pour développer son propre langage chorégraphique. Son œuvre Jin Gu Bang (The Golden Stick Ritual) a été sélectionnée au CanAsian Dance Festival 2019 et a été coprésentée par Tangente et le Festival Accès Asie. Ces dernières années, elle a collaboré avec Jérôme Bel, Sarah Dell’Ava, Stephanie Fromentin, Brice Noeser, Amrita Choudhury et Liliane St-Arnaud. Depuis peu, elle fait ses premières apparitions au Stratford Festival en tant qu’interprète et comédienne dans Salesman in China et Wendy and Peter Pan.

Khosro Berahmandi

Cette présentation de Khosro et de son œuvre est rédigée par le critique d’art Rajath Suri.

L’artiste multidisciplinaire Khosro Berahmandi, d’origine iranienne, est arrivé au Canada en 1983 à l’âge de 22 ans. Il vit et travaille actuellement à Tiohtiá:ke-Mooniyang-Montréal. Khosro a d’abord étudié les arts visuels à l’Université Concordia de Montréal, puis à l’Université de Paris VIII. Artiste prolifique et reconnu, il a produit plus de cinquante expositions collectives et solo à ce jour, dans le cadre de projets réalisés au Canada, en Europe et aux États-Unis.

Khosro est lauréat du prix Charles Biddle en 2022 pour sa contribution au développement culturel et artistique de la société québécoise. Depuis 25 ans, il est activement impliqué dans la vie du Festival Accès Asie, un festival multidisciplinaire des arts basé à Montréal, qui promeut les arts, cultures et récits asiatiques. Il a travaillé pour le festival en tant que commissaire, directeur général et directeur artistique depuis 1997. Khosro a quitté son poste en 2023 pour se concentrer sur ses projets artistiques.

L’art de Khosro Berahmandi incarne une singularité microcosmique, issue d’une mythologie personnelle faisant écho à l’approche picturale de l’iconographie de la peinture miniature iranienne. Sa trajectoire créative dessine une esthétique exquise incarnée dans le labyrinthe perpétuel des êtres agrégés et énigmatiques, un « bestiary » semi-figuré qui défie et fascine le regard des spectateurs, alors que les aspects esthétiques prédominants issus de l’Eurocentrisme pâlissent en contraste avec ses innovations signifiantes en leitmotiv, symbolisme poétique et robustesse de la composition individuelle. Les séries successives, qu’elles soient sur bois ou sur papier, évoquent la qualité sublime d’une mythologie personnelle qui dépasse l’iconographie conventionnelle. Les œuvres ont un attrait universel dans leur ambiguïté de référence immédiate, comme si elles faisaient écho à un texte perdu, jadis prononcé et maintenant chuchoté.

Dans les rendus de son imagination poétique, l’artiste gravit, physiquement et psychiquement, dans le détail : la minutie de la ligne, l’intensité de la composition et la proximité du matériau. Un détail qui exprime une ascension spirituelle simultanée vers un augure intuitif du sacré avec l’anonymat d’un chaman silencieux. Une fois connecté aux images de Khosro, nous rencontrons soudainement une cosmologie personnelle qui s’avère être le parcours visuel d’un voyage possédé par soi-même, un tribut profondément inspiré par diverses convergences, intersections et sources.

L’exil de quatre décennies de son Iran natal, où il n’est jamais retourné depuis, peut suggérer l’itinérance d’un individu sensible et serein, dépouillé d’une certaine manière. Cependant, sans diaspora ni nostalgie, l’artiste a emprunté un chemin individuel de errance qui le mène vers l’image de ce qui devient son propre territoire.

Ses créations témoignent silencieusement de la réalité singulière et subjective prise en main, intemporelle et résonnante avec des composantes visuelles de thèmes universels. Elles suggèrent, à travers des spéculations lucides, qu’à mesure que l’iconographie échoue et que l’historicisme de l’art s’effondre, nous pourrions nous rapprocher d’une réalité qui réconcilie l’animal, le végétal et l’humain.

La cartographie cachée dans les compositions denses mais brillantes de Khosro Berahmandi fait écho aux fils éternels alors que le tissu de son sublime cosmos singulier est tissé là où ses pinceaux règnent.

Sarah-Yang Baud

Nourrie par une curiosité insatiable et une passion pour l’art sous toutes ses formes, Sarah-Yang Baud, alias Gotaname, est une artiste pluridisciplinaire en perpétuelle exploration. D’origine chinoise et ayant grandi en France, elle découvre d’abord la musique en étudiant le piano au conservatoire.

Plus tard, son amour pour l’esthétique et la création la mène vers les arts appliqués, qu’elle étudie pendant trois ans. Mais pour elle, l’art ne se limite pas à un médium : il est mouvement, son, image. À Montréal depuis octobre 2023, elle tisse aujourd’hui des ponts entre disciplines, cultures et communautés. Son énergie s’exprime à travers le waacking, une danse où l’élégance rencontre la puissance.

Engagée autant sur scène que dans l’ombre des coulisses, elle joue un rôle clé au sein du Festival Accès Asie, contribuant à la mise en lumière des voix artistiques asiatiques. Son implication au sein du conseil d’administration du MAI (Montréal, arts interculturels) témoigne aussi de son engagement à soutenir la diversité et l’innovation dans les arts.

Toujours en mouvement, Gotaname continue de tracer sa route, cherchant sans cesse à faire vibrer l’espace entre l’image, le son et le corps en mouvement.

Avec

Charo Foo Tai Wei

Khosro Berahmandi

Sarah-Yang Baud

édition 2025
Atelier de professionnalisation
25 Mai — 15h00
Gratuit - Place-des-Arts, Salon urbain
en collaboration